Cyril BAILLY, interview d’un monteur de mouche à la recherche de la perfection.

 

Mon blog est destiné aux débutants et aux plus expérimentés qui sont à la recherche d’informations pour progresser encore dans la pêche à la mouche.
Les experts ne sont pas si nombreux et on oublis souvent une grande partie des pêcheurs à la mouche moins expérimentés malgré leur passion.

Je pense que ces derniers sont parfois perdus face au développement des techniques de pêche à la mouche, de montage, de nouveaux matériaux et matériels sur lesquels nous parlons sur le net.

Comme Zanella l’a très bien fait pour la pêche de la truite au cadre ou Jujube pour la pêche de la carpe à la mouche, je souhaite qu’à travers cette interview, tu partages ton expérience dans ce domaine que tu maîtrise : le montage de mouche.

 

1- Présentation :

Peux tu te présenter à nos lecteurs ?


J’ai 37 ans et je suis né dans les Vosges, marié et papa de trois enfants. J’exerce la profession de technicien qualité et métrologue.

mouche hearl

id=”attachment_3429″ align=”alignnone” width=”600″ caption=”mouche hearl “

Quelles rivières pêches-tu et depuis combien d’années ? 

Je pêche les rivières de l’est de la France avec un gros faible pour la Moselle et le Doubs.

Comment t’es venue cette passion pour le montage ? Même si tu es encore jeune, racontes nous un peu ton histoire.


Issue d’une famille de pêcheurs à la mouche où la pêche à la mouche est plus une religion qu’autre chose, c’était un peu facile de tomber dedans. J’ai eu la chance de rencontrer Henri Bresson qui m’a très bien initié et m’a donné le goût de cette pêche passionnante qui est la pêche à vue.

baifly mouche

id=”attachment_3420″ align=”alignnone” width=”466″ caption=”baifly mouche”

 

2- Le montage :


J’ai vus sur ton blog que tu aimais beaucoup la pêche de l’ombre, une pêche parfois très difficile compte tenus de leur comportement (qui n’a jamais vidé sa boite à mouche pour tenter de piquer un ombre en pleine activité ?). J’imagine que tu dois commencer à avoir une bonne expérience avec les ombres de la Moselle, quels conseils précis donnerais-tu pour le montage d’une mouche à ombre (nymphe et/ou mouche sèche) ?


C’est très dur de donner un montage sans être confronté à une situation précise. En règle générale, j’attaque un ombre avec les mêmes montages que ceux que j’utilise pour leurrer une truite et si cela ne fonctionne pas, j’essaie d’éveiller leur curiosité par différents artifices. J’ai remarqué régulièrement qu’un gros ombre qui refuse mes nymphes monte volontiers sur une grosse sèche bien présentée, pour cela j’utilise une très grosse fourmi montée en 14 et 12 et ce, du début de saison jusqu’à la fin de saison. Pour la nymphe à vue, j’essaie de les séduire avec des petites nymphes colorées en très petite taille ( 20 et 24) sur des pointes de 8/1OO .

petite nymphe mouche

id=”attachment_3432″ align=”alignnone” width=”492″ caption=”petite nymphe mouche”

 

Parlons des matériaux pour le montage de mouche, je m’apprête à publier un article sur le latex (nous avons échangé il y a quelques jours à ce sujet) qui permet assez « facilement » de réaliser des supers montages relativement réalistes. As-tu un ou deux matériaux coups de cœur pour le montage de tes mouches ? Un matériau qui vaut le détour ?


Le D-Rib et le médallion sheeting commercialisés par Hareline et les quills de paon ébarbés de chez Polishquill.

vinyl rib petite nymphe mouche

id=”attachment_3430″ align=”alignnone” width=”600″ caption=”vinyl rib petite nymphe mouche”


La ou les mouches dont tu es le plus fier de toi ?

La Générique qui est réalisée en CDC et en poils de cervidé que voici:


Il existe tellement de vendeurs de matériel de fly-tying que beaucoup s’y perdent. As-tu un ou deux fournisseurs attitrés pour tes matériaux ?

Les marques comme Hareline et Wapsi sont des valeurs sûres. Pour les hameçons, j’utilise essentiellement des Daiichi. Je n’ai pas de boutique à proprement dite « favorite » : comme beaucoup, je fais régulièrement mes achats sur le net dans le monde entier.

J’ai tendance à simplifier mes montages et je conseil souvent de monter en série les modèles qui marchent. Tu as clairement le gout du détail, de la précision dans tes mouches. Quand je lis ton blog, j’ai quand même l’impression parfois que tu reviens vite, toi aussi, aux fondamentaux au bord de l’eau. « Bien sûr, un ou deux modèles devrait suffire à leurrer la plupart de nos salmonidés préférés comme la Compara March Brown. Mais pourquoi se contenter de si peu ! » dis-tu dans ton dernier article. Du coup je te pose une question précise qui peut susciter un peux la polémique : Y a t’il un réel intérêt dans la pêche en tant que telle de réaliser des montages aussi recherchés que le tien ?


Oui et non car il y a plusieurs raisons. Je m’explique : pour des rivières peu fréquentées et des poissons peu sollicités quelques mouches peuvent suffire à se faire plaisir, mais sur des rivières très difficiles, il faut parfois proposer des imitations auxquelles les poissons ne sont pas habitués pour éveiller leur curiosité.

L’autre raison, et non des moindres, c’est que j’ai autant de plaisir derrière mon étau qu’avec une canne à mouche en main.

 

Du coup, qu’elle est TA mouche préférée pour la pêche, celle qui a connue le plus de succès ?

Incontestablement la fourmi montée en foam , cdc et oreille de lièvre. Car elle imite un bon nombre de choses ( bibio marci, diptère en tout genre et accessoirement une fourmi)

mouche gammare

id=”attachment_3419″ align=”alignnone” width=”600″ caption=”mouche gammare”

3-Le mot de la fin :

Face à ces milliers de matériaux et à tous les montages possibles que l’on trouve dans les livres, les dvd et sur Internet, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un pêcheur à la mouche qui souhaiterait essayer de monter ses propres mouches ?


Pour monter ces premières mouches, il faut rester simple. Commencez par monter des palmers sur des hameçons de quatorze. Ensuite et toujours sur la même taille d’hameçon, montez une araignée classique. Quand ces deux-là sont parfaitement réalisés, commencez par rajouter des détails progressivement à vos mouches. Comme rajouter un herl de dinde à votre araignée pour un joli corps, ensuite un petit toupet de cdc pour former les ailes, et ainsi de suite… Le plus important est de ne pas brûler les étapes et d’évoluer progressivement tout en restant simple au début.

 

truite à la mouche

id=”attachment_3423″ align=”alignnone” width=”599″ caption=”truite à la mouche “

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Comme toi, je suis un blogger qui a un besoin de partager dans un contexte ou les pêcheurs sont de plus en plus discrets sur leurs mouches, leurs prises, leurs rivières, leur matériel, bref je te remercie pour cette interview qui sera une réelle valeur ajoutée à mon blog pour le montage de mouche.
Je te souhaite bonne continuation et t’invite bien entendu à venir pêcher un peu plus au nord de chez toi. Tu es le bienvenue.

Rejoignez-vite l'aventure !

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