Trail de la Croix Labbé à Hussigny-Godbrange vu par un coureur du dimanche
Publié le le Déc 17, 2014 dans Aventures, Montagne, Rencontres et découvertes, Trail | 2 commentairesDirection HUSSIGNY-GODBRANGE et sa forêt domaniale de Selomont située entre la vallée de la Moulaine et les terres rouges du Luxembourg. C’est également sur ces terres que se trouve ma chaumière.
Le club de Course A Pied d’Hussigny-Godbrange (CAPHG) a organisé pour la 2eme année consécutive sa course nature.
Un 8km et un 20km étaient proposés pour le plaisir des trailers, de plus en plus nombreux. Et oui, les runner délaissent la course sur asphalte pour s’adonner aux chemins de forêt et aux petits sentiers de plaine.
Moins traumatisant pour le dos, le trail séduit de plus en plus et je fais moi même partie de ces nouveaux adeptes. Un nouveau moyen d’apprécier (le dimanche) ce que nous offre la nature. Comme l’a dit le président du club avant le départ, “prenez du plaisir, du plaisir et encore du plaisir”. Voici un nouveau sport que je souhaite vous faire partager sur Pêche et Sac à dos.
La course nature dans la tête d’un coureur du dimanche.
Pour ma part c’est donc le 20km que j’ai choisi, à mon rythme tout tranquille pour prendre un maximum de plaisir comme toujours !!
Dans les bois, pendant 2h30, il se passe toute une histoire. L’ambiance n’est pas comparable à ce qu’on peut ressentir le jour. C’est long mais c’est tellement bon car on passe par de nombreuses étapes “psychologiques”.
Le début de la course où vous avez toujours un peu peur, l’entrée dans les bois comme si vous passiez derrière le rideau d’un jardin secret, les premières personnes que vous doublez et que vous commencez à compter, celles que vous suivez de près qui vous préviennent des obstacles et le couple qui est derrière vous qui ne peut pas vraiment vous dépasser si monsieur veut rester avec madame.
Ensuite vient les premiers passages techniques annoncés par un homme posté dans la pénombre.
Les premiers passages Rock’n Roll.
Cette petite sensation entre le stress et l’excitation que vous aviez au départ s’empare à nouveau de vous. Alors vous assurez les appuis et vous regardez bien devant vous, vous priez pour que votre frontale ne lâche pas car ça va aller très vite. A l’aise dans les descentes (merci le ski), vous allongez et vous tartinez…. et vous doublez, vous doublez encore sans jamais bousculer pour ne pas mettre en danger les autres, surtout si vous tombez quelques mètres plus bas ce serait bien dommage…
2km plus tard, le terrain de jeu devient très gras et la piste piétinée par les centaines de coureurs encore devant moi ressemble plus à un terrain de jeux pour les sangliers qu’un chemin de forêt !! Vous vous accrochez comme vous le pouvez et surfez parfois sur quelques mètre les deux bras écartés tel un avion ne sachant plus voler.
A mi-chemin, qu’est ce qu’on fait ?
Arrive enfin la fin de la première moitié du parcours. Étape importante dans la tête du coureur du dimanche rarement habitué à des efforts si intenses. Vous êtes contents d’avoir déjà couru autant mais vous êtes aussi au plus loin de votre chaumière !! Il faut rentrer maintenant et terminer cette foutue boucle de 20km !!
A ce stade, l’organisation vous propose son premier ravitaillement. Quand la majorité des coureurs soufflent enfin pour déguster quelques friandises et se désaltérer, d’autres frappadingues décident de ne pas s’arrêter. Bibi part toujours à l’aventure avec son sac à dos, j’avais de quoi manger et largement de quoi m’hydrater. Me voilà ainsi reparti pour 10km direction la vallée de la Moulaine.
Qui dit vallée, dit descente et montée. J’allonge les pas en bordure d’un chemin pavé, sur quelques centimètres de largeur, le sol y est drôlement mou. Je prends alors mon pieds !!! Que c’est bon p*****,… j’allonge encore la foulée et déroule mon pied au maximum sur ce tapis d’humus tellement confortable.Les pavés défilent à ma gauche et je me rapproche d’un autre coureur qui profite également de cette légère descente pour accélérer le rythme.
Le deuxième tiers : moment de tout les plaisirs.
Le deuxième tiers d’une course comme celle-ci vous procure selon moi les meilleurs sensations car vous êtes chaud, sans être fatigué, vous avez doublé les moins rapides et vous vous êtes calés aux côtés de ceux qui ont le même niveau. Une amitié s’installe sans que vous n’ayez discuté avec ces coureurs.
A la fin du deuxième tiers, vous tenez le bon bout, vous essayez de calculer pour exploiter au mieux vos réserves. Sans connaître le parcours, il ne faut surtout pas vous cramer les jambes en montée et essayer d’allonger sur le plat quand vous le pouvez.
Vient alors la forte côte annoncée comme difficile !! L’organisation nous l’a réservé sur le dernier tiers, aille aille aille. Un posté vous l’annonce en vous souhaitant bon courage et vous prenez à gauche pour vous retrouver face au mur. 26% de pente à monter de face. Les gambettes brûlent et les corps laissent échapper beaucoup de vapeur ce qui donne une ambiance magnifique. On lève les yeux pour contempler et apprécier, puis on rebaisse la tête pour s’accrocher…
Après 300m de douleur, un organisateur nous annonce la fin de cette dure labeur. Direction la Croix Labbé cette fois-ci, que j’aurai vue qu’en photo d’ailleurs car la tête dans le gaz, je n’ai rien vu lors de la course 🙁
Cette fois-ci, c’est le dernier quart du trail que vous entamez !! Votre frontale ne vous a toujours pas lâchée et cela tombe bien, car vous êtes de plus en plus seul dans le noir. En effet à cette étape de la course les écarts se creusent, les meilleurs sont déjà en train de se relaxer à l’arrivée et les moins rapides sont loin derrière et terminerons sûrement en marchant…
De votre côté, il faut s’assurer de ne pas vous blesser. Comme en randonnée à la fin de la journée, vos jambes sont lourdes et fragiles à la fois, prêtes à céder au premier cailloux mal placé !! Vous l’aurez compris, ce n’est plus à ce moment-là qu’on joue sa course.
La fin de la course est si proche.
Quand on est coureur du dimanche, les derniers efforts ne seront plus que pur plaisir. Dans votre tête vous avez déjà réussi, vous avez surmonté les plus grosse difficultés alors vous accélérez aux premières lueurs du village pour finir avec le sentiment d’avoir tout donné.
Lueurs qui vous annoncent également la sortie du jardin secret et le retour à la civilisation.
A ce moment-là, vous êtes tiraillés entre votre terrain adoré de jeux que vous abandonnez derrière vous et la ligne d’arrivée qui annonce la fin de cette aventure difficile.
Après 2h31m et 47 secondes, vous placez votre nom modestement à la 182ème place de cette boucle de 20km.
Coureur du dimanche par excellence, c’est la deuxième course à laquelle je m’inscris suite au trail nocturne de Tintigny. Je commence presque à y prendre goût au point que je me suis lancé comme prochain objectif les 30km de Virton en janvier prochain !!!
Pour ce faire, je vais rajouter un peu d’entrainement en semaine en plus de ma sortie du dimanche 😉
Merci et à l’année prochaine…
A tous les bénévoles qui m’ont permis de vous raconter cette petite histoire. Il ont fait un super boulot pour accueillir ces 600 coureurs !! Mes félicitations aux collègues du 8km qui font de belles perf (John et Bertrand pour la 12ème et 13ème place) et à ma petite femme qui a fait son premier trail de nuit et avec qui j’ai ainsi partagé indirectement l’aventure !!
Un big-up à Simon qui a démarré le 20 avec moi et qui finira 145ème bien devant et enfin, une dernière dédicace aux internautes qui ont cru en moi au cours de cette histoire et qui ne se sont pas endormis avant la fin de ce billet 😉
Pour ceux qui veulent le détail GPS du trail de la croix Labbé en format GPX, vous pouvez le récupérer 😉
Rendez-vous en novembre 2015 à Hussigny-Godbrange pour la troisième édition de cette course nature mémorable dans la région.
Bonjour,
c’est un réelle plaisir que de vous lire. Au nom de tous nos bénévoles, merci pour ce beau témoignage qui nous va droit qu coeur. Pour ma part , je suis heureux que le profil de ce parcours vous ai plus. J’y ai passé énormément de temps à le tracer pour qu’il soit le plus agréable et non moins hard possible. En tant que traileurs , je suis satisfait de voir que les compétiteurs quelqu’ils soient aient pris du plaisir et reviendront l’an prochain. Bonne fêtes de fin d’année et à bientôt 😉 JC
Salut Benjamin, super l’article, Bravo et merci pour la pub, nous allons être 800 voir 1000 l’année prochaine.
GRAND MERCI
Pascal