Aventure exceptionnelle avec un pêcheur débutant !
Publié le le Juil 26, 2017 dans Mes sorties, Pêche | 7 commentairesIl y a 4 types de pêcheurs qui se baladent sur le web à qui j’ai souvent l’occasion de répondre dans les commentaires.
Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Je ne veux en aucun cas blesser quelqu’un avec mes propos. Prenez les au second degré, rigolez et si vous n’y arrivez pas,… changez de blog 😉
1.Le pêcheur élitiste.
J’ai connu beaucoup de ces pêcheurs à mes débuts dans la pêche à la mouche. Je dois admettre que j’ai appris beaucoup de choses à leur côté car par passion, ils passent énormément de temps à observer, étudier, analyser. Mais très vite j’ai senti que je me séparais du pêcheur que j’étais depuis gamin. Aux yeux de l’élite, les anciens (en général pêcheur au ver, au vairon ou à la cuillère), ne valaient parfois plus grand chose aux yeux de ceux qui m’apprenaient pourtant la pêche à la mouche.
Ne voulant pas me fâcher j’ai préféré continuer d’apprendre seul, enfin… sans cette “élite” de la pêche.
Le pêcheur élitiste détient la science infuse, il connaît (forcément) mieux la rivière et les poissons que vous. Il n’a pas particulièrement besoin de vos conseils si vous ne pêchez pas la même pêche que lui alors si vous êtes bien plus jeune que lui, vous aurez à peine le droit à un bonjour.
Vous savez, c’est un peu le vieux dans nos villages qui critique sans arrêt les jeunes mais qui ne dit pas même bonjour à celui qui le salue.
2.Le pêcheur nokiliste.
J’entends par là, le pêcheur qui a des sueurs froides à partir du moment où il voit un poisson en train de souffrir ou pire encore…. mort !! C’est un peu le végan de la pêche. Peace and love dans sa tête mais il ne faut pas avoir un autre point de vue que le siens.
Le “carpiste nokiliste extrême” achète du permanganate de potassium en pharmacie pour soigner la blessure causée par la piqure de l’hameçon. Le “truiteu nokiliste” change tous ses hameçons triples en hameçons simples sans ardillon, il ne lève jamais une truite en dehors de l’eau et ne la touche même pas.
Jusque là rien de bien dérangeant d’être peace and love avec ses poissons mais quand ça en devient maladif ça devient compliqué à gérer.
Alors qu’est-ce que le pêcheur nokiliste maladif ?
En général la première chose qu’il demande lorsqu’il voit une belle prise en photo sur Internet c’est de savoir si le poisson est bien reparti à l’eau. Qu’importe la taille, le combat, le bonheur du pêcheur qui l’a prise, le plus important est de savoir si le poisson est reparti car il ne conçoit pas qu’une truite disparaisse du cheptel de la rivière (qu’il ne connait même pas d’ailleurs).
Pire encore, l’auteur de la photo devient un meurtrier s’il décroche une truite sur l’herbe ou qu’il n’a pas écrasé ses ardillons. Une truite dans une assiette deviendrait alors passible de la peine de mort. Dans ce cas, je pense même qu’il peut être utile de consulter messieurs.
Comme je le dit souvent, ces mêmes personnes tuent sûrement plus de poissons dans leur manière de vivre et de consommer que le pêcheur modeste passionné qui a voulu garder sa prise pour le repas de famille.
3.Le pêcheur opportuniste.
En général il est très jeune, il a oublié ce qu’était le bonjour et n’est pas attentif aux fautes de Français. Il est même parfois difficile de le déchiffrer.
Son unique but est d’avoir de la truite en “all inclusive”. Exit l’observation de la nature, l’expérience, l’approche, il souhaite pêcher facilement et surtout rapidement la truite sauvage de sa vie pour montrer aux autres. C’est un peu le chasseur qui paye très cher pour aller tirer un rhinocéros en Afrique.
Le pêcheur opportuniste extrême est parfois proche de la prostitution pour obtenir des coins de pêche et si possible avec leurs coordonnées GPS.
Il m’est arrivé de recevoir des sms à 23h sur mon portable (sans savoir où il avait trouvé mon numéro) d’un lecteur voulant savoir quelles rivières je pêchais. Bien entendu, c’est sans compter les messages privés que je reçois quasiment tous les jours dans ce même but et auxquelles je ne répondrai plus maintenant que je vous ai montré comment trouver des coins à truite.
4.Le pêcheur positif.
Il est le seul pêcheur qui ne porte pas (ou très peu) de jugement sur l’autre. C’est un peu le peace and love de la pêche. Il l’a pratique justement car elle lui procure un plaisir tel qu’il n’en vaut pas la peine d’être gâché par des querelles sans importance.
De toute manière, le pêcheur positif passe très peu de temps sur Internet et encore moins sur les réseaux sociaux car c’est la rivière elle même qui le passionne bien plus que le sujet en photo.
Le pêcheur positif est tout de même un peu élitiste, un peu nokiliste et forcément un peu opportuniste si on lui parle d’une rivière magnifique prêt de chez lui dont il ignore l’existence (mais c’est tellement rare vu qu’il est toujours au bord de l’eau) mais il le fait dans l’unique but de sa passion et surtout dans le respect de l’autre : l’Homme et la nature.
Il est passionné par le poisson tout autant que le pêcheur qui l’attrape car il a compris que quiconque pouvait lui apprendre quelque chose à partir du moment où il était pêcheur et lié par la même pas passion.
Chaque jour de pêche est un apprentissage supplémentaire sur la nature et il a ainsi compris que l’humilité était sa meilleure arme pour prendre des poissons.
Ce pêcheur apprécie en général mes articles et j’ai parfois le droit après quelques mois ou années de fidélité à un petit message pour me féliciter, me “remercier” en me proposant de passer faire un tour par chez lui à l’occasion.
C’est donc ce type de pêcheur que j’ai voulu aller rencontrer pour partager une partie de pêche. C’est l’une des plus belles journées de ma vie que j’ai passé au bord de l’eau. Un moment d’échange et d’apprentissage fort sans délaisser la pêche en elle même.
Il m’est parfois difficile de conjuguer les deux et c’est pour cette raison que je pêche essentiellement seul mais aujourd’hui j’ai pu attraper des poissons de malade tout en partageant ma passion avec Fred.
Nous avons pris pas loin d’une cinquantaine de truites à nous deux dont quelques grosses que j’ai voulu vous partager à travers ce petit film.
Suite à cette belle expérience, j’ai de mon côté apprécié un leurre coulant que j’avais peu exploité jusqu’à présent : le Salmo Minnow Sinking !! On me l’avait conseillé il y a longtemps pour les grosses truites (Merci Franck si tu me lis) car il ne fait pas de bruit (pas de billes bruiteuses) et se pose doucement sur l’eau. C’est d’ailleurs avec celui là que j’ai pu leurrer ma grosse totoche à vue et c’est rarissime au leurre !! Jamais j’aurai pensé ne pas l’effrayer en posant ce petit leurre à moins de 2m de ses yeux comme avez pu le constater en direct !!
On en trouve également sur Ebay ou j’ai pu trouvé les couleurs que je voulais. Je pense que je vais continuer de pêcher avec ce modèle et bientôt le placer dans mon top 5.
Une fois de plus cet article illustré d’une petite vidéo a surtout vocation à éveiller un peu les consciences sur notre façon de consommer l’information sur Internet.
Même si je ne peux pas répondre à tout le monde, je reste un aventurier de la pêche et je me ferais un plaisir d’aller pêcher chez vous si j’en ai la possibilité. Laissez-moi vos messages et vos commentaires et j’en prends note.
Je viendrai découvrir votre rivière et qui sait, peut-être vous apprendre une nouvelle approche comme j’ai pu le faire avec Fred.
Alors même si j’ai une petite voiture, j’ai de quoi amener un sac de couchage et ma toile de tente pour me poser au bord de votre rivière pendant quelques jours.
D’ailleurs pour les routards de la pêche, que pensez-vous des barres de toit comme on peut en trouver sur des sites spécialisés comme Rameder.fr ? Cela me permettrait d’y ajouter un coffre pour ranger le matériel de pêche ou d’y fixer un vélo pour ceux qui, tout comme moi, font un peu d’activité entre deux sessions de pêche.
Il y a tellement de choses à découvrir dans notre beau pays.
A bientôt sur Pêche et Sac à dos
Je me suis reconnu dans le pêcheur élitiste, merci pour l’article
Bon j’avoue j’ai pensé à toi quand j’ai écris cette partie 😉
A+ et merci pour le compliment sur Youtube
Grosses félicitations pour ton blog (avec un S tu as vu?) je viens de le découvrir et je suis fan.
Difficile de se trouver une ligne de conduite au milieu de tous ces réseaux sociaux,
d’ailleurs quand on y pense il est devenu presque impossible de partir a la pêche sans l’appareil photo attaché a la ceinture, c’est grave docteur?? à croire que le plus important maintenant est de poster sur la toile et non plus de prendre du plaisir au bord de l’eau, je n’accable personne, en quelque sorte je fais de même.
Maintenant à nous de faire en sorte de ne pas basculer du coté du pêcheur “opportuniste” (que tu décris d’ailleurs si bien) qui ne pêche que pour montrer ses prises en espérant un maximum d’éloges.
Beaucoup de pêcheurs passent à coté du meilleurs tant ils passent de temps à s’occuper de leurs prises de vue plutôt qu’a vivre l’instant, dommage car c’est pourtant ça l’essentiel, bon je ne t’ apprend rien,toi qui est capable de répéter une bonne dizaine de fois “c’est un truc de fou” dans la même vidéo.
Si ça c’est pas de l’émotion.
Félicitation et ne change rien.
Vraiment sympa
Merci
Hello Jean-Marc,
Tout a fait d’accord avec toi en effet. Pour ma part je choisis mes sorties “caméra” et mes sorties solo ou je profite de l’instant à fond. Je fais également plus de photos que de vidéos. Et surtout cela ne donne qu’une aventure ou deux par saison seulement quand d’autres en publie toutes les semaines. J’y trouve mon compte et les lecteurs commencent à s’y habituer 😉
Merci encore et bravo pour tes jolis Bass et bars ça laisse rêveur en bord de mer…
Bonjour Benjamin,
Les 4 portraits évoqués sont particulièrement intéressants et méritent d’être creusés davantage.
Je suis comme vous pêcheur, tantôt à la mouche, tantôt au coup, tantôt au leurre…
C’est en effet le portrait n°4 qui me parait le plus séduisant, je l’appellerai plutôt le pêcheur hédoniste. Celui qui se soucis de son plaisir en accord avec celui de l’autre et du respect des choses.
Ce pêcheur n’oublie en rien l’acte de prédation qu’est la pêche car c’est avant tout de cela qu’il s’agit et de rien d’autre.
Je me permets cette comparaison avec les trois autres.
Le 3, l’opportuniste est dans la pulsion, il a besoin d’assouvir un besoin, on a à faire à un « performer » de la pêche. C’est en mon sens le bestial de la pêche. Il peut se trouver est en déconnection avec la nature et peut être avec le monde extérieur. Il reste néanmoins un prédateur.
Le premier, c’est le personnage épuisant par excellence, l’instituteur halieutique. Besoin de technicité pour se sentier exister, des termes anglo-saxons, des interprétations et de la glose sur les éclosions. Il y a de la religiosité dans leur pratique de la pêche voir de la pensée magique. Nous sommes sur l’école XIXème de la pêche à la mouche. Je ne dis pas que tout est à jeter dans ces pratiques mais on se déconnecte de la pratique de la pêche qui est en mon sens une ouverture sur la compréhension de la nature et non sur la surinterprétation des choses et des évènements au bord de l’eau. J’ai connu des gens comme cela, j’ai eu plus à faire à des prêcheurs qu’à des pêcheurs, bien plus intéressés par le besoin de véhiculer une image d’évangéliste de la pêche à la mouche que de pratiquer cette pêche qui se veut au plus près de la réalité naturelle.
Le deuxième est contrarié, il y a un peu du troisième en lui. Peut-être que dans un passé pas si lointain il ramenait un poisson à la maison. J’émet l’hypothèse qu’il est peut-être encore plus viandard que les trois autres en voulant conserver à tout prix le cheptel intact dans l’espoir d’un grand soir, du jour ou tous les cours d’eaux seront remplis à ras bord de poissons et l’on pourra se servir à outrance. Car s’il aime les poissons à ce point, il devrait juste se satisfaire d’une ballade au bord de l’eau. Pourquoi ne pas assumer son acte de prédation ? Je ne dis pas ici qu’il faut mal traiter les poissons. Mais lorsque l’on ferre un poisson, le stresse qu’on lui procure lors du combat est bien le pire. Regardez sur d’autres blogs, revues ou sites ; on parle de « compagnons de jeux » pour parler du poisson. Je pense m’être déjà bien étalé sur le sujet !
Benjamin je vous remercie pour cette ouverture à l’éthologie du pêcheur, il y a de quoi animer de longues conférences.
Essayons de continuer d’être le portrait 4 !
Je reste à votre disposition pour débattre de votre passionnant sujet !
Amitiés.
Bonjour Rémi,
Votre commentaire est excellent et je suis bien content qu’il paraisse en bas de mon article. C’est une belle réflexion avec les mots justes. En tout cas vous avez bien cerné ma description. Vous êtes de quel coin en France ? A Bordeaux et originaire de Troyes c’est ça ?